« L’évolution de notre pays et du monde en général implique une adaptation de l’Armée camerounaise aux réalités nouvelles ». Cette déclaration, aux accents d’orientation stratégique, est du Président de la République, Son Excellence Monsieur Paul Biya. Le Chef constitutionnel de nos Forces Armées s’exprimait lors de la célébration à Koutaba, du Trentenaire de l’Armée Camerounaise. C’était le 11 novembre 1989.
Dès cet instant, l’Armée camerounaise se mettait en devoir de faire de l’adaptation, une capacité non pas à opérer des ajustements dictés par l’urgence du moment, mais l’aptitude permanente de réaliser à l’avance, les mutations ontologiques permettant une facile absorption d’éventuels bouleversements.
Aussi, de réformes structurelles en mutations doctrinales, de la création d’Institutions académiques à l’évolution des contenus pédagogiques, de l’appropriation des savoirs et savoir-faire de pointe à l’amélioration des conditions de vie et de travail des personnels, pratiquement tout sera mis en œuvre, pour une projection sereine des Armes du Cameroun vers un futur aux lignes de force aussi agressives qu’elles sont imprévisibles.
Certaines des réalités nouvelles annoncées dans le discours présidentiel d’il y a trente-six ans, sont celles actuellement vécues dans le monde en général, et au Cameroun en particulier. Il s’agit entre autres, de l’expansion du fléau terroriste, des guerres sous faux drapeau pour l’accaparement des ressources, de l’orchestration itinérante des soulèvements populaires saisonniers, de la transformation du principe humanitaire en arme d’invasion massive, des enlèvements et prises d’otages contre rançon, sans parler de la résurgence de la course aux armements.
Il est important d’observer que toutes ces diverses manifestations de l’insécurité peuvent être efficacement combattues par des moyens et avec des procédés eux aussi en constante amélioration. A une réserve cependant. Il faut pouvoir disposer de ces moyens à temps, et dans les quantités voulues. La réalité est que ces deux conditionnalités sont la source d’un réel degré d’incertitude chez les acquéreurs, les livraisons se trouvant de plus en plus assorties de restrictions contractuelles ou techniques, voire perfides.
Se pose alors la nécessité de sortir de cette dépendance qui, en plus d’être ruineuse, place souvent nos Forces dans un état d’incapacité opérationnelle artificiellement entretenue. Situation dont ne manquent pas de profiter les groupes séditieux violents qui parallèlement, accèdent à des armements sophistiqués avec une relative facilitée.
La solution à cette problématique de pénuries réside évidemment dans l’appropriation des techniques, des technologies et des outils de production des matériels et équipements dont nous avons besoin pour assurer la paix et la sécurité de notre pays. Dans ce processus d’autonomisation manufacturière, la moitié du chemin a déjà été parcourue, le Cameroun disposant d’une ressource humaine particulièrement bien outillée dans les divers domaines rentrant dans la réalisation des matériels de défense et de sécurité d’usage courant.
Ne manque plus que la construction de l’infrastructure de production. Ici aussi, un grand pas a été franchi, avec l’annonce encore récente du Ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense, Beti Assomo Joseph, au nom de Son Excellence Monsieur Paul BIYA, Chef de l’Etat, Chef des Forces Armées, de l’ambition de notre pays de se doter d’une filière industrielle destinée à l’armement. Un projet majeur qui en plus de renforcer notre souveraineté, va offrir des opportunités d’emplois à nos jeunes compatriotes spécialisés dans des domaines aussi pointus que la métallurgie, la chimie, l’électro-mécanique, et la balistique, entre autres.
C’est donc en faisant de l’adaptation une posture prédictive et proactive permanente, que nos Forces de Défense et de Sécurité sont aujourd’hui en mesure de relever avec le brio que l’on sait, les défis sécuritaires qui les interpellent, en même temps qu’elles apportent leur écot au vaste chantier du développement de notre pays.
Sachons rester vigilants. /-